Le Causse de Caucalières-Labruguière

Aubépine au printemps et ifs

Il s’étend sur plusieurs communes, dont Payrin-Augmontel. Il constitue un site remarquable par la richesse de sa flore sub-méditerranéenne et de sa faune. Une partie du Causse est située en zone militaire, donc interdite à toute à toute personne démunie d’une autorisation délivrée par l’autorité militaire. Cette prescription doit être respectée scrupuleusement en raison des risques encourus par les contrevenants et par les militaires eux-mêmes (présence de chasseurs, motards…). Le Causse est situé en zone NATURA 2000, en raison de son caractère exceptionnel.

Géologie et climat

► C’est un vaste plateau sédimentaire formé de calcaires d’origine lacustre d’environ 1900 hectares datant de l’ère tertiaire, riche en fossiles. Recouvert de grands pâturages à moutons, de pelouses sèches de divers types, de rocailles, de champs de céréales, de parcelles boisées (naturellement ou par l’homme) et de taillis, son altitude est comprise entre 170 et 362 mètres. Sa situation géographique le rattache au climat atlantique avec forte influence méditerranéenne. La Montagne Noire forme une barrière au-dessus de laquelle s’affrontent les deux influences. Les vents dominants sont atlantiques de direction Nord-Ouest et méditerranéens de direction Sud-Est avec le fameux vent d’autan à effet de foehn. La température moyenne est de 12° (4° en janvier, 21° en juillet), il tombe en moyenne 900 mm d’eau par an. Les sols sont superficiels, caillouteux et très perméables. L’eau de pluie ne reste pas en surface ; celle qui ne ruisselle pas s’infiltre et alimente des sources profondes. Une faible partie de cette eau reparaît en surface, par capillarité, et s’évapore rapidement. Au Sud, vers Caucalières, le Causse plonge sur le Thoré par une corniche falaise percée de grottes qui mesure plus de 70 mètres de haut par endroits.

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Végétation

► La grande diversité de milieux explique la richesse de sa flore. Onze habitats ont été répertoriés dans la Directive Habitats dont cinq sont prioritaires comme les « pelouses sèches » et les forêts alluviales résiduelles. Près de 400 espèces végétales ont été recensées parmi lesquelles les espèces méditerranéennes bien adaptées à la sécheresse et à la chaleur estivale dominent.

  • Parmi les plus fréquentes, on trouve de nombreux petits arbres, arbustes ou arbrisseaux à feuilles petites et persistantes, buischênes verts et chênes kermès, à rameaux épineux, genêt scorpion, des plantes à racines très développées. Ces caractères permettent une bonne résistance au vent, la limitation de l’évaporation, et l’utilisation optimale de l’eau. Les arbustes à baies sont variés, prunelliergenévrier commun, couleurs et parfums se mélangent avec le thym, la lavande aspic, la menthe… Les falaises de Caucalières abritent le pistachier térébinthe à odeur de résine.
  • Des plantes annuelles à cycle végétatif très rapide, comme les crucifères profitent des conditions favorables du printemps doux et humide. Les plantes vivaces à bulbes, rhizomes ou souche épaisse sont également bien adaptées aux conditions climatiques. Dès que le sol se réchauffe au printemps, elles utilisent leurs réserves et l’eau des pluies de printemps pour fructifier très rapidement et reconstituer des réserves pour la saison suivante. Les feuilles, souvent de grande taille sèchent ainsi que les tiges dès le début de la belle saison. Les orchidées et liliacées appartiennent à ce type de plantes.
  • Une remarquable diversité d’orchidées, orchis, ophrys, céphalantères, se présente sur le Causse, quelques 40 espèces dont certaines très rares, telles l’orchis fragrans. L’orchis pyramidal, l’orchis pourpre, l’orchis homme pendu, l’orchis bouc, l’ophrys abeille, l’ophrys bécasse, la spiranthe d’automne sont assez courantes.

► Les espèces messicoles (plantes des moissons) encore présentes sont le glaïeul sauvage, l’adonis goutte de sang, la nigelle de France, le pied d’alouette de Verdun, ces dernières protégées au plan national. D’autres espèces sont également protégées comme l’orchis fragrans et la sabline des chaumes.

► Au printemps, on découvre l’élégant asphodèle blanc, c’est une liliacée qui refleurit chaque année. L’aphyllante de Montpellier, le bragalou aux fleurs bleues  lumineuses est très présent. Parmi les composées, citons la stéhéline rouge violacée qui fleurit en juin, la leuzée conifère, la cardoncelle, herbacée vivace haute de 5 à 25 cm qui croît sur les pelouses et rocailles calcaires. Son capitule contient 30 à 40 fleurs à 5 pétales violacés. Puis l’été, on trouve parmi les fleurs bien adaptées à la chaleur et à la sécheresse, l’épineuse carline aux fleurs jaunes, les centaurées, la cupidone bleue, nuancée de violet, la scabieuse blanche, haute herbacée vivace des coteaux calcaires secs. On confond souvent le panicaut, espèce aux feuilles épineuses avec un chardon : il est parfois appelé chardon-roland ; c’est une plante médicinale aux racines diurétiques.

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Faune

► La Faune est également remarquable en particulier l’avifaune. L’outarde canepetière, très rare, est observée près de l’aéroport. Certaines fauvettes sont des espèces méditerranéennes telles la fauvette pitchoupasserinettemélanocéphale. On observe aussi le pipit rousseline. Le circaète fréquente également le causse.

► Le Causse abrite aussi des insectes et papillons ainsi que le lézard ocellé, gros lézard à taches bleues exceptionnel dans le Tarn, et l’impressionnant lézard vert ! Les grottes de Caucalières abritent des chauves-souris, le grand et le petit rhinolophe, le minioptère de Schreibers et le petit murin.

Un site exceptionnel

► Le Causse est un espace à protéger tant pour ses habitats typiques que pour les nombreuses variétés qu’ils abritent (441 espèces de plantes). C’est un milieu passionnant sur le plan pédagogique, dans le cadre de sorties-découvertes ou de projets d’action éducative. Sachons le découvrir et l’apprécier.

► Sur le plan historique, des fouilles archéologiques récentes effectuées à l’occasion des travaux de la voie rapide Castres-Labruguière ont mis à jour un vaste ensemble de tombes datant de la fin de l’âge du bronze et du début de l’âge de fer (VIIIe – VIIe siècle avant J.C.). La nécropole s’étendait sur deux hectares et comptaient 800 tombes. 450 d’entre elles ont été fouillées avant la destruction du site.

► La chapelle de Sanguinou, située sur la commune de Caucalières, date certainement du XIe siècle. Dédiée à la Vierge Marie, elle comporte une nef très simple séparée du chevet par un arc en plein cintre. Un buste reliquaire y est vénéré et chaque année, à la fin de l’été, se perpétue un traditionnel pèlerinage.

Bibliographie : Le Parc naturel régional du Haut-Languedoc a publié deux livres remarquables sur la flore du Haut-Languedoc et sur les oiseaux du parc.

A la découverte de la flore du Haut-Languedoc. Éditions du Rouergue. 2004

Les oiseaux du Parc naturel régional du Haut-Languedoc. Éditions du Rouergue. 2001