La station d’épuration de Payrin

Ce projet a été mis en œuvre à l’automne 2006. La mise en service a eu lieu le 28 novembre 2007. La station a traité les eaux usées des trois communes du Sivu des Moulins (Aiguefonde, Payrin-Augmontel et Rigautou/Pont-de-l’Arn) jusqu’au 31 janvier 2020.
La station de Payrin est prévue pour 5 000 équivalant habitants, sur un terrain de 7 000 m2 dans la plaine de Saint Alby, commune d’Aussillon. Le site a l’avantage de nécessiter un minimum de postes de relèvement et permet de résorber une friche industrielle.

Au 31 janvier 2020, le Sivu des Moulins a fusionné avec La Sivat qui gère désormais l’assainissement de la commune. 

Historique du projet.

► La maîtrise d’œuvre était assurée par la DDA et la DDE s’est chargée de la conduite des travaux. Les administrations, Agence de l’Eau, Conseil général, ont été présents tout au long de ces temps de réflexion et de conseils pour aider le SIVU à affiner ses choix.

► Le traitement comporte une filière effluents et une filière boues. Les eaux traitées, sont évacuées par gravitation dans un canal hydraulique (200 m en amont du rejet dans le Thoré).

► Filière effluents

La station d’épuration se compose de plusieurs éléments :

  • Les effluents bruts

Les effluents (Les effluents sont les eaux usées d’origine domestique) arrivent à la station par les réseaux de canalisations. Ceux de Payrin et Aiguefonde arrivent dans deux postes de relevage qui les envoient vers le tamis.
Volume journalier des effluents par temps sec : 1 200 m 3/j. Les ouvrages sont dimensionnés pour un débit de pointe de 170 m 3/h.

  • Un tamis rotatif

Il arrête les objets autres que les effluents, sable, cailloux, lingettes et autres déchets. Ces déchets refusés sont compactés, ensachés et stockés dans l’attente d’être évacués vers un site de traitements des déchets ménagers.

  • Un bassin d’aération

Le traitement des effluents nécessite l’élimination de la pollution carbonée et azotée. La technique d’aération utilisée est l’insufflation par fines bulles. Le traitement s’effectue grâce à des bactéries qui ont besoin d’oxygène pour dégrader les matières, il s’agit d’un traitement aérobie.

Le dispositif d’aération et de brassage est constitué par 2 agitateurs à pales (aération oblique) et de 3 raquettes de 38 diffuseurs tubulaires à membranes incolmatables, alimentées par deux surpresseurs d’air (1 plus 1 de secours) installés dans un local insonorisé.

A la sortie de ce bassin, les eaux usées subissent un dégazage et vont vers le second bassin (clarificateur).

  • Un clarificateur

Il s’agit d’un décanteur secondaire. Il a une fonction de séparation (clarification) et une fonction d’épaississement afin de ramener la boue activée la plus concentrée vers le réacteur biologique. Les boues en excès, décantées au fond sont raclées par un pont radial raclé.

► Filière boues

C’est le principal problème dans ces installations et dans le passé, beaucoup de stations d’épuration industrielles n’ont pu fonctionner faute de filière pour évacuer les boues. Après de nombreuses réflexions et visites de sites équivalant, le choix s’est porté sur le traitement par lit à macrophytes, c’est-à-dire lit planté de roseaux agissant comme filtres.

Le traitement des boues, est constitué par :

  • L’extraction depuis le bassin d’aération. Les boues sont alors très humides (concentration de 5 g/l).
  • La mise en œuvre de 1 600 m 2 de lits plantés de macrophytes (roseaux) (8 lits). Les boues sont transférées sur les lits plantés de macrophytes.

L’eau est filtrée par du sable et des graviers, tandis que la boue est retenue en surface. Les lits plantés de roseaux sont constitués par 2 rangées de 4 casiers en béton armé.

L’activité au sein des filtres plantés de roseaux est double, une activité drainante et une activité minéralisatrice. Les boues produites par la station seront stockées plus de cinq ans dans les lits à macrophytes. Les roseaux se nourriront des boues et les déshydrateront pour parvenir à une concentration supérieure à 150 g/l. La vidange des lits, après cinq ans, s’effectuera par curage avec pelleteuse. Les roseaux seront coupés, broyés et évacués.

La quantité de boues à traiter sur une année a été estimée à 103,75 T/an, pour 5 000 eH. Elles sont valorisées en agriculture ou par compostage.

Ce procédé réduit la mécanisation, il n’y a ni centrifugeuse, ni filtre à bande, permettant ainsi des économies d’énergie et de frais de fonctionnement.

Un local technique comprend une partie bureau/commandes et une partie laboratoire. Une clôture de 2 m de haut est réalisée autour de la station d’épuration.