Le Causse de Caucalières Labruguière est un vaste plateau formé de calcaires d’origine lacustre datant de l’ère tertiaire. Il se trouve au pied de la Montagne Noire. Son altitude est comprise entre 200 et 300 m. Au sud, il surplombe à plus de 70 m la vallée du Thoré qui a creusé son lit dans la falaise.
Formation
► Au cours du Crétacé, il y a environ 100 M.A, tout le territoire de Mazamet est exondé (c’est à dire qu’il n’est plus recouvert par les eaux), le climat est chaud et humide. Vers 60 M.A, l’oro-hydrographie du Sud de la France subit de profondes modifications. Une zone dépressionnaire, d’orientation subéquatoriale, se crée au sud de la Montagne Noire. Elle est envahie, d’ouest en Est par un bras de mer dont le maximum d’extension atteint les Corbières, tandis que les reliefs du Massif Central se forment. Sous l’influence des climats, des dépôts sédimentaires migrent du Nord vers le Sud, comme des argiles kaoliniques dans la région de Mazamet et Saint-Amans.
► Au Lutétien, vers 49 M.A, les aires de sédimentation se transforment à nouveau. Les rivages marins sont rejetés dans le sud de l’Aquitaine. De vastes lacs couvrent le sud castrais et le sud de la Montagne Noire.
Le lac de Castres s’étend de la région de Mazamet vers Graulhet pendant tout le Lutétien (47 à 42 M.A) mais à la fin de cette période, sa profondeur diminue, les apports liquides et solides qu’il reçoit évoluent en nature et en quantité. De lacustre, l’aire devient palustre, c’est à dire à caractère marécageux.
► Entre 39 et 35 M.A., la zone dépressionnaire du Castrais se remplit de matériaux molassiques, sédiments argileux et gréseux.
► La Montagne Noire se forme au Quaternaire, très récemment, vers 0,5 M.A. Les périodes froides alternent avec des périodes de réchauffement, les premières entraînant des érosions éoliennes, des dépôts sur les pentes, tandis que les secondes provoquent le déblaiement des matériaux accumulés, la reprise de l’écoulement des eaux de rivière dans les vallées. Le Thoré, affluent du Sor, voit son cours modifié et se jette dorénavant dans l’Agout.
► Des niveaux gréseux apparaissent sous forme de sables argileux sous les calcaires du Causse, comme à Augmontel où ils ont engendré l’apparition de briqueteries pour la fabrication de petites briques, les « barraux » et de tuiles. Ce sont des argiles rouges ferrugineuses et caillouteuses.
► Les calcaires du Causse forment un ensemble constitué de bancs d’épaisseur variées, entre 1 décimètre et 1 mètre au plus. Les sédiments témoignent des quatre phases succesives de l’époque Tertiaire, avec le remplissage progressive du lac, une période d’approfondissement du lac, suivie d’une phase plus instable avec des périodes de mises en eau suivies d’exondation ( assèchement), puis la remise en eau avec extension vers l’est et le Nord de la dépression lacustre, avant le développement des dépôts palustres de la fin du Lutétien et l’assèchement définitive du lac.
► Les fossiles sont nombreux sur le Causse, on y trouve même des dents de crocodiles et des débris de carapaces de tortues, et de petits oeufs de reptiles